Notre histoire «  conte  », épisode 9 : Louis ARAGON

Quel personnage se cache derrière le nom de la résidence Louis ARAGON ?

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La récente annonce de panthéonisation de Marc BLOCH, historien et résistant, nous rappelle avec force une de ses réflexions fondamentales : «  L'incompréhension du présent naît fatalement de l'ignorance du passé  ». Cette citation résonne particulièrement lorsqu'on évoque Louis ARAGON, écrivain et poète engagé, dont l'action et la pensée ont également cherché à éclairer le présent en s'appuyant sur les leçons du passé. Comme BLOCH, ARAGON a œuvré pour éveiller les consciences et orienter la société vers des valeurs humaines fondamentales. Leur engagement dans la Résistance, leur réflexion sur l'histoire et leur action en temps de guerre ont été animés par une même conviction : comprendre le passé est essentiel pour lutter efficacement contre les tyrannies et construire un avenir plus juste.
Né à Paris en 1897, ARAGON s'engage dès son jeune âge dans les luttes sociales. Dès les années 1927, il rejoint le Parti Communiste Français et se fait le porte-parole des révolutionnaires, fervent défenseur des réalités de liberté, d'égalité et de fraternité. Ces valeurs deviennent le moteur de son engagement tout au long de sa vie, et prennent une dimension particulière durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque la France est occupée par les nazis. Membre du groupe "Écrivains Résistants", ARAGON se distingue par sa contribution à la presse clandestine et par des œuvres fortes, comme son poème «  La Rose et le Réséda  », qui appelle à l'unité et à la résistance.
Une autre image forte de cette époque de résistance est celle du poème d’ARAGON «  Strophes pour se souvenir  », faisant référence à l'affiche rouge que nous avions évoquée lors de notre hommage à Missak MANOUCHIAN. ARAGON y rend hommage aux 23 membres du groupe MANOUCHIAN, à leur sacrifice, en célébrant leur héroïsme et en insistant sur le fait que, loin d'être des criminels, ces résistants incarnaient la dignité, le patriotisme et l'espoir. Il écrit avec une force bouleversante : "Ils étaient 23 quand les fusils fleurirent, Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant, Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir… »
L'engagement d'ARAGON trouve naturellement des racines profondes dans la ville de Nanterre, marquées par les luttes sociales et ouvrières. C'est dans cette ville que ses valeurs de solidarité, de justice sociale et de lutte contre l'oppression et l’injustice prennent toute leur ampleur. Ces valeurs chères à ARAGON résonnent puissamment dans ces mouvements de résistance, rappelant l'importance de l'engagement collectif et de la lutte pour une société plus juste et égalitaire.

Construite en 1988, au sein du secteur Préfecture, la résidence ARAGON compte 76 logement.

Léo Ferré chante L'Affiche rouge (Aragon)